Observation d’un spectacle inédit (du moins en notre présence) au jardin de l’Ermite le dimanche 10 juin 2019 : le combat du couple de cigognes établi pour défendre son nid. A voir en vidéo ci-après…
Ouvert ce jour-là à l’occasion des journées Jardins Passions, le jardin tout baigné de soleil offre calme et sérénitude aux visiteurs. Tout là-haut, la femelle cigogne veille tranquillement sur ses deux cigogneaux.
Lorsque soudain, elle se dresse, le bec tendu, les plumes du cou hérissées et émet des claquements énergiques du bec. Bizarre, rien de visible pour nous à l’horizon pendant de très longues minutes et pourtant l’oiseau est en état d’alerte manifeste, les jeunes quant à eux, se sont couchés au fond du nid.
Dans le ciel, un point noir qui fonce à toute vitesse sur le nid et nous finissons par comprendre : un oiseau étranger s’approche de l’aire occupée, l’intrus est une cigogne que notre femelle a très vite détectée grâce à son excellente vue qui lui permet de percevoir un oiseau planant à 100 ou 200m d’altitude, voire plus.
Alerté par le craquètement de sa partenaire, le mâle ‘légitime’ accourt au nid et fonce aussitôt sur l’indésirable déjà parvenu au-dessus du nid et le pourchasse une première fois. Mais la convoitise du nid même déjà occupé est tenace chez les cigognes blanches et l’intrus revient à plusieurs reprises à la charge, obligeant le couple à défendre âprement la place qu’il occupe.
Pour ce faire, sans quitter le nid, la femelle adopte des comportements dissuasifs : légèrement accroupie et le bec entrouvert menaçant pointé vers l’intrus, elle renverse la tête sur le dos, l’agite quelques secondes avant d’exécuter une parade caractéristique en de telles circonstances, celle du craquètement défensif qui consiste à craqueter, queue relevée, en agitant amplement les ailes à demi ouvertes (on dit qu’elle « pompe »). Le mâle, quant à lui, pourchasse l’indésirable jusqu’à l’affronter et le combattre violemment à coups de bec, de pattes et d’ailes.
D’après ce qu’on a pu lire sur le sujet, « il arrive que les combats de cigognes pour le nid soient sanglants et parfois meurtriers » mais pour cette fois, tout est bien qui finit bien, le couple établi au jardin de l’Ermite est parvenu à faire fuir le congénère qui jalousait son nid.